Alexandra Leduc est une nutritionniste canadienne qui a crée une clinique de nutrition, écrit de nombreux livres (12 à son actif) et mis au point un programme en ligne d’alimentation en pleine conscience.

Sur son blog Alexcuisine vous trouverez des recettes et tout un tas de conseils sur l’alimentation.

Ayant reçu le prix de « Jeune personnalité d’affaire » en 2011, « jeune femme de mérite » en 2013 et nommée « diplômée influente » en 2014, rencontrons cette jeune femme brillant.

Vous avez développé un programme en ligne sur l’alimentation consciente. Comment vous ai venue cette idée? Pouvez- vous nous expliquer un peu ce qu’est l’alimentation consciente? A qui cela s’adresse? Quel type de personne vous contacte?

J’ai développé l’approche de l’alimentation consciente premièrement pour moi car j’avais une mauvaise relation avec les aliments et je ne trouvais rien qui me convenait en lien avec cette problématique. J’ai lu beaucoup de livres et ensuite j’ai appliqué la méthode sur moi-même puis dans ma clinique de nutrition. Par contre, beaucoup de personnes ne pouvaient pas se déplacer ou étaient trop loin pour venir me rencontrer. Je désirais aussi développer des produits en ligne pour diminuer ma clientèle en clinique afin de me consacrer à d’autres projets. C’est à ce moment que j’ai eu l’idée de développer un programme en ligne.

L’alimentation consciente est le concept qu’au lieu de faire de se faire dire quoi manger et comment manger (aka les régimes) on apprend à se recentrer sur les signaux de notre corps (faim, satiété, émotions, besoins personnels, goût) pour faire des choix conscients de ce que nous voulons manger et en qu’elle quantité. De plus, l’alimentation consciente encourage de manger lentement, et de faire des repas des moments calmes et propices aux échanges et à se faire du bien au lieu de manger devant la télévision ou debout sur le bord du comptoir.

Tout le monde peut appliquer l’alimentation consciente, mais le programme est davantage destiné aux femmes qui ont une mauvaise relation avec les aliments, qui ressentent peu ou pas leurs signaux corporels, qui ont fait des régimes par le passé et qui entretiennent une relation amour/haine et permission/restriction avec les aliments.

La plupart des participants au programme sont des femmes de 40 ans et plus. Souvent c’est après des années de souffrance en lien avec les aliments que les femmes décident de changer. Je vois aussi de plus en plus une clientèle plus jeune ce qui me fait dire que les jeunes femmes sont plus conscientes des danger à long terme des régimes et de la mauvaise relation avec les aliments.

En France, on observe de plus en plus de restaurants et de publication sur le végétarisme et le véganisme. Au Canada, avez-vous l’impression que ces alimentations se développent?

Tout à fait! Je crois qu’il y a une conscientisation par rapport à l’environnement et aux animaux et je trouve très intéressant de développer de nouvelles avenues en alimentation.

Et les régimes sans gluten ou sans lactose, sont-ils eux aussi plus fréquents et plus développés?

Il y a eu une grosse mode du sans gluten qui semble légèrement s’estomper. Je crois qu’on est de plus en plus conscient que ce qu’on mange peut avoir un impact sur notre santé globale et non seulement le poids ce qui fait que les gens sont enclin à tenter divers approches alimentaires.

 En tant que nutritionniste, faites-vous attention à votre alimentation?

Je ne dirai pas que je fais attention dans le sens que je ne me force pas pour bien manger. Je ne compte pas me calories ni mes portions. Chez moi c’est normal de cuisiner tous les jours, de consommer peu de sucre et des aliments peu transformé. Sans tomber dans l’extrême nous nous permettons souvent de petits plaisir et des journées sans cuisine. Mais je me rends compte à quel point je me sens bien quand je mange bien, j’ai donc plus souvent le goût de manger de cette façon. Mais quand j’ai le goût d’un dessert je n’ai pas de problème à m’offrir ce plaisir.

L’alimentation consciente m’a beaucoup aidé à prendre davantage plaisir à manger sainement et à être à l’écoute de mon corps et de voir l’impact des aliments sur celui-ci.

Si on ouvre votre frigo, qu’est ce qu’on y trouve?

Principalement des fruits, des légumes, du yogourt nature, des oeufs, du fromage, du kombucha et des restes de repas préparés. Présentement il y a des restes de sauté de boeuf et une soupe repas.

Comment définiriez-vous votre alimentation? (flexitarien, végétarien,…)

C’est difficile comme question parce que j’ai l’impression que mon alimentation n’entre dans aucune catégorie! Je manger de tout, mais peu de viande et beaucoup de léguminueses, de poissons, de fruits de mer, de noix et de fruits et légumes. Je mange peu de produits laitiers (c’est surtout pour ma fille ce qu’on retrouve dans le frigo). Je mange la plupart du temps sans gluten et sans sucre ajouté. Je pourrais dire flexitarienne avec tendance paléo.

Mais je n’aime pas beaucoup cette tendance à tout catégoriser avec un nom! Dans le fond je mange pour me sentir bien  et c’est ce qui est le plus important pour moi.

Faites-vous également attention à consommer des produits de saisons et locaux? Est ce que la population au Canada est sensibilisée à cela? 

Oui cette aussi une grosse tendance ici au Canada de consommer local et le plus possible de saison. J’essaie le plus souvent de manger biologique et local, mais je trouve ça plus difficile l’hiver car il y a peu de variété si on consomme seulement des produits du Québec. Mais oui j’essaie d’encourager nos produits locaux le plus souvent possible.

 Vous êtes mère d’une petite fille. Est-ce que le fait de devenir maman a changé votre façon de manger, votre façon de consommer? Est-ce que cela a eu un impact sur votre travail de nutritionniste?

En fait, les changements sont survenus avant. Dans les dernières années j’ai fait des efforts supplémentaires pour améliorer notre alimentation afin que ce soit plus facile avec les enfants. C’est pour des raisons de santé, mais aussi pour mes futurs enfants que j’ai décidé d’éliminer le sucre ajouté. C’est donc plus facile à la maison maintenant que j’ai ma fille d’offrir des choix sains parce qu’on a fait un travail sur nous-même avant. C’est vraiment ce que je conseille aux parents qui planifient d’avoir des enfants parce que lorsque les enfants sont là nous sommes plus fatigués et occupés et c’est plus difficile de changer ses habitudes.

Comme nutritionniste ça m’a davantage rapproché des défis des mamans pour tout ce qui touche à l’introduction des aliments, les allergies et les enfants difficiles. En tant que tel ça m’a donné le goût de continuer à développer des recettes simples et saines pour simplifier la vie des familles.

Sur votre site Alexcuisine, vous proposez de nombreuses recettes saines et savoureuses. Quelles sont vos recettes préférées?

Mes recettes préférés sont les popsicles petits fruits et coco, le bol de poke au saumon et mangue, les tacos végétariens à la patates douces à la mijoteuse, les croquettes de quinoa, et pour finir sur une note fruitée la salade d’agrumes.

Vous qui avez déjà un parcours très riche, quels sont vos futurs projets?

Pour mes projets futurs, cette année je me laisse le plaisir de découvrir sans planifier. Je continue de faire principalement du développement de recettes et de la photographie culinaire et je découvre, avec un nouveau projet Pep&Lime, l’univers de la femme/maman et de la santé naturelle par les huiles essentielles.

Bref, je n’ai rien de gros à venir pour les prochains mois je désire simplement me laisser l’opportunité de m’inspirer et de profiter de la vie.

 

Merci beaucoup à Alexandra Leduc pour cet échange et son travail très inspirant.